En 2019, le BETO s’est doté d’un « Plan d’aménagement forêt-faune » pour les boisés de la communauté. Ce plan est en fait un outil de gestion que nous utiliserons afin de réaliser, ultérieurement, des aménagements forestiers visant à améliorer la qualité d’habitat des diverses espèces de gibiers qui sont chassés dans la communauté : lièvre d’Amérique, gélinotte huppée, cerf de Virginie.
Au courant de l’hiver et de l’été 2018, nous avons effectué divers inventaires fauniques et forestiers afin de déterminer quels secteurs sont plus propices à un aménagement forestier, et par conséquent, le type d’intervention que nous pourrions réaliser. Par exemple, en jugeant qu’un peuplement forestier est de faible qualité pour le lièvre d’Amérique, nous pouvons déterminer quelles variables de son habitat pourraient rapidement être améliorées, et selon quels coûts (ex. faire une plantation de sapins afin de favoriser le couvert de protection hivernal). En analysant la situation dans son ensemble, il est également possible de prédire comment certains aménagements pourront évoluer à long terme. Par exemple, l’aménagement entre différentes zones qui sont déjà de bonne qualité pourrait assurer la connectivité entre ces bons secteurs, et ainsi favoriser la croissance de la population de l’espèce ciblée.
Pour réaliser le plan, nous avons eu recours à différentes méthodes terrain :
– Pistage sur neige afin de déterminer les zones d’abondance des espèces de gibiers pendant la période critique de l’hiver
– Cartographie ultra-précise des peuplements forestiers en utilisant un drone
– Décompte des cerfs de Virginie dans les ravages hivernaux
– Inventaire de végétation arborescente (été)
– Inventaire de la régénération forestière (été)
Ces données ont été analysées en prenant en considération la composition forestière autour de la communauté (à l’échelle de la région). En effet, puisque les animaux n’ont pas de frontières, il faut obligatoirement évaluer ces facteurs afin de maximiser les chances de succès des aménagements. Le plan comprend donc des interventions annuelles sur un horizon de vingt ans qui ont débuté à l’hiver 2021.
Nous espérons ainsi, à moyen-long terme, assurer un habitat de qualité pour les espèces exploitées et ainsi permettre le maintien des activités traditionnelles des Abénakis et de favoriser la transmission du savoir aux jeunes générations (colletage de lièvre, chasse au cerf, etc.). Le document est disponible pour consultation ci-dessous.